Cet homme valait mieux que tous ses ennemis ensemble ; mais je n'ai jamais approuvé ni les erreurs de son livre, ni les vérités triviales qu'il débite avec emphase. J'ai pris son parti hautement, quand des hommes absurdes l'ont condamné pour ces vérités mêmes.
(Voltaire - l'Encyclopédie)

dimanche 24 octobre 2010

Sarkozy : 18 mois pour changer la donne


Le chef de l'Etat est lancé. Plus rien ne peut-être laissé au hasard à partir de maintenant. A 18 mois du premier tour de la présidentielle, le candidat Sarkozy doit désormais tout faire pour être réelu. Depuis déjà une ou deux semaines, il se murmure que Claude Guéant, son secrétaire général à l'Elysée, réunit en secret certains fidèles pour élaborer le plan de bataille pour 2012.
Mais un point important noircis le tableau de cette réélection. La popularité du Président est au plus bas. Probablement la plus basse de tous les chefs d'Etat de la Vème République. Il faut donc essayer, au cours des mois qui viennent, de remonter la pente, et de reconquérir un électorat déçu et prêt à rejoindre les rangs adverses, qu'ils soient à gauche, au centre, ou à l'extrême droite.
La crise sur la réforme de la retraite, dont un sondage Ifop nous dit qu'elle ne risque pas d'influencer trop nettement les votes lors de la prochaine présidentielle, peut-être considérée comme achevée, ou du moins, en voie d'achèvement, le Sénat ayant voté le texte du projet de loi en première lecture.
Le chef de l'Etat doit donc, comme il l'avait annoncé, nommé un nouveau premier ministre, et former un nouveau gouvernement.
De ce choix risque de dépendre l'avenir du candidat Sarkozy pour 2012. Il ne peut se permettre de nommer n'importe qui, ni de rejouer le jeu des chaises musicales, si souvent utilisé ces dernières années. Ce remaniement peut être l'occasion pour lui de regagner certains points perdus, en faisant appel à des personnalités appréciées, des personnes compétentes, ou qui pourraient emmener l'adhésion d'une frange importante de l'électorat.
Or, le jeu des fausses annonces des dernières jours, ne serait-il pas le "blind-test" de l'Elysée, afin de juger, à chaque nouvelle annonce, l'avis de la population ?
Ainsi, les noms de Jean-Louis Borloo, de Bruno Le Maire, ou de Michèle Alliot-Marie, jetés comme premier ministrables, ne seraient que des essais, en attendant que l'un d'entre eux obtienne une certaine approbation populaire.
Mais sur quel terrain Sarkozy va-t-il aller pêcher ses électeurs de 2012 ? Va-t-il se radicaliser, comme le laisse entendre la possible nomination à un ministère de Philippe de Villiers ? Va-t-il tenter de réunir les fractions éparses de l'UMP, comme le laisserait envisager le rappel d'Alain Juppé ? Jouera-t-il encore la carte de l'ouverture, en ouvrant les portes du gouvernement à des personnalités du centre et de la gauche ? Nul ne le sait encore.
Mais dans l'optique de 2012, ce qui fait le plus peur à Sarkozy et à ceux de son camp, c'est le mythe strauss-kahnien. Le candidat parfait de la gauche, capable de ratisser un large électorat, et indiqué comme vainqueur dans tous les cas de figure face au candidat présidentiel. Certains soutiennent même que l'Elysée chercherait à le faire nommer à la tête de la BCE (Banque Centrale Européenne) ou le pousserait à se présenter à la présidence de l'Union Européenne, pour s'en débarrasser. Hypothèses peu vraisemblables, mais qui montre la tension qui habite le camp Sarkozy à l'aube d'une réélection, que beaucoup comparent déjà à la campagne de Valéry Giscard d'Estaing en 1981.

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